Cleveland - Boston : pas trop baddante la reprise

5 minutes. C’est le temps durant lequel on s’est dit que la vie était belle, que la NBA était de retour, et que ce match allait être un truc de malade au vu de l’accueil “pas très gentil” réservé à Kyrie Irving. Et puis la cheville de Gordon Hayward nous a fait un gros doigt d’honneur en nous rappelant que l’existence n’était qu’une suite de désillusions cruelle et sans saveur.

Une blessure dégueulasse, qui a plongé toute la salle dans un silence de cathédrale, et les joueurs dans un état de choc terrible. Même devant l’écran, impossible de ne pas grimacer et de ne pas se sentir très mal. Impossible aussi de ne pas se demander comment pondre un résumé un tant soit peu joyeux de cette soirée dont on ne retiendra rien si ce n’est cette scène.

Le match avait pourtant commencé sur un rythme sympa, puis tout s’est arrêté. Les Celtics sont complètement sonnés par la blessure de leur ailier, et ont un mal fou à se remettre dans le match. Comme en face, JR Smith sort du banc et balance la sauce, l’écart monte et les Cavs finissent le premier quart-temps sur un 14-2 pour mener 29-19.

La tendance se confirme en deuxième quart-temps, avec des Celtics qui ratent des lay-ups tout cuits et en face des Cavs qui déroulent. LeBron James en personne sonne la charge et score 14 points sur la période, tranquillement. On a l’impression d’être en route pour un remake de la finale de conférence 5 mois plus tôt et le spectre de l’ennui profond se fait très menaçant pour la seconde mi-temps.

On ne sait pas si les Celtics ont entendu notre scepticisme ou si Brad Stevens a trouvé les mots pour remotiver tout son monde (notre voix se fait entendre jusqu’aux States mais on va quand même opter pour le choix n°2), toujours est-il que les verts sortent des vestiaires avec une énorme dalle. Al Horford se chauffe plusieurs fois avec Jae Crowder, mais c’est surtout Jaylen Brown et Jayson Tatum qui nous fournissent du plaisir, et ramènent les Celtics à moins de 10 points. Comme les Cavs ne font pas grand chose à part perdre des ballons, la remontée continue. L’impensable se produit même lorsque Marcus Smart comprend que son shoot extérieur est une escroquerie totale et qu’il vaut mieux utiliser son fessier imposant pour abuser la “défense” de Kyle Korver près du cercle. Et tout d’un coup, l’écart n’est que d’un tout petit point en faveur des Cavs. Looks like we’ve got a game, bitches.

L’intensité monte encore en quatrième quart. LeBron James reprend les choses en main histoire de montrer à tout le monde qui est le papa mais en face, Kyrie Irving commence à renifler l’odeur du sang et enchaîne les paniers. Les deux équipes ne se lâchent plus, Jayson Tatum continue à porter ses organes génitaux avec une vigueur honorable pour un rookie, LeBron enchaîne les paniers cruciaux et tout se joue dans les deux dernières minutes. Un money time des familles, et un scénario qui tourne à l’avantage des Cavs : Jaylen Brown manque un tir à 3 points complètement ouvert, qui aurait fait passer son équipe à +4. 45 secondes plus tard, Kevin Love se retrouve dans la même position, BANG. +4 pour les Cavs, Brown et Irving n’arrivent pas à répliquer, merci, bonsoir.

Ce qu’il faut retenir du match :

• rien n’est confirmé mais ça sent la fin de saison pour Hayward.
• LeBron James a envoyé 29 points, 16 rebonds et 9 passes. Sans commentaire.
• Les Cavs ont dilapidé un avantage important mais ont pu compter sur leurs hommes forts pour plier l’affaire. Débuts moyennasses pour Derrick Rose et Dwyane Wade (8/24 en cumulé).
• Jaylen Brown et Jayson Tatum vont devoir progresser encore plus vite pour compenser l’absence de Gordon Hayward (spoiler alert : ils en sont parfaitement capables).
• Le retour de Kyrie Irving a été totalement éclipsé par la blessure d’Hayward, mais il nous a gratifié de quelques accolades dégoulinantes de bons sentiments avec ses anciens coéquipiers à la fin du match. Oh oui que c’est mignon <3 <3.

Dans l’autre match de la soirée, les Warriors nous ont fait la spéciale “NBA Finals 2016” en gâchant comme des porcs et en perdant d’un point à la maison contre les Rockets, après avoir mené de 17 points. Ils éclateront quand même tout le monde, pas d’inquiétude.