Boston-Philadelphie : lieu différent, scénario rigoureusement identique

12 janvier 2018 01:59

Ah, le match de Londres. Ce moment unique offert par la sainte NBA aux pauvres mortels européens que nous sommes, cette chance qui nous permet de voir en vrai nos joueurs préférés, dans une ambiance de feu, et des animations plus fabuleuses les unes que les autres avec en tête d’affiche le lancer de t-shirt au canon à air comprimé. Un moment de communion entre fans, des rencontres faites au détour d’une Budweiser dégueulasse à 7£ et des souvenirs inoubliables pour le fan de 8 ans qui sommeille en chacun de nous.


Les joueurs, de leur côté, se fichent pas mal de tout ça. Pour eux, ce n’est qu’un match de saison régulière comme les autres, dans un lieu différent. Et ça, nos deux équipes du soir nous l’ont fait comprendre parfaitement en nous proposant le scénario le plus vu et revu de cette saison 2017-2018 (juste devant une défaite des Hawks) : les Boston Celtics jouent comme une équipe de nationale 3 pendant une mi-temps et se retrouvent relégués à x points (x > 15), avant de vendre du rêve à toute la planète basket pour revenir et gagner. Récit d’un match absolument pas hors du commun (c’était quand même du plaisir en forte quantité hein, on se détend).

JJ Redick met le feu à la maison verte

Souvent éclipsé par le duo Embiid-Simmons, JJ Redick réalise une saison de fort belle tenue en Pennsylvanie et va profiter du premier quart-temps pour montrer à tout le monde de quoi il en retourne. Complètement possédé derrière la ligne à 3 points, l’arrière va planter 13 points sur la tête des Celtics pour partir sur de bonnes bases, avec un parfait 5/5 au tir. Du côté adverse, ça piétine comme bien souvent en début de match et sans l’entrée en jeu salvatrice de Marcus Morris, les Celtics auraient pris bien plus cher que ce petit 28-23 à l’issue du premier acte.

Jugeant probablement que leur niveau n’était pas suffisamment mauvais pour se bouger l’arrière-train, les joueurs de Brad Stevens vont s’appliquer à proposer un jeu absolument dégueulasse pour attaquer le deuxième quart. Le public de l’O2 Arena, majoritairement acquis à la cause des celtes, est totalement abasourdi devant la parodie de basket offerte par ses protégés, Irving et Horford en tête. Les Sixers en profitent évidemment pour prendre le large, s’octroyant 18 puis 22 points d’avance. Ils peuvent de plus se targuer de respecter un minimum le public en offrant du basket de qualité, ce qui n’est pas le cas de certains.

Sauf que la suite, vous la connaissez. Sentant le vent de la déroute caresser froidement leur nuque, les Celtics se disent qu’il serait peut-être temps de jouer à leur vrai niveau, et le pire c’est qu’ils le font. À partir des 4 dernières minutes de la première mi-temps, le match va totalement changer de physionomie et c’est une nouvelle fois Jaylen Brown qui montre la voie avec 5 points consécutifs. Avec une défense retrouvée, Boston réduit son adversaire au silence et entame une nouvelle remontada matérialisée par un 15-3 pour clore la période. Les Sixers menaient 54-33, il n’y a plus que 57-48 à la pause.

Je remonte, tu remontes, il/elle remonte, nous remontons…

On a dorénavant très peur pour Philly et la suite va nous donner raison. L’attaque est au point mort (d’ailleurs Joel t’es où sérieux ?) et seul Dario Saric parvient à se mettre en évidence dans cette période où les Sixers shooteront à 38%. En face, Kyrie Irving sort de sa torpeur, Jayson Tatum met le feu à la défense et c’est toute la machine verte qui redémarre. Résultat : une véritable déferlante s’abat sur la tronche de ces pauvres Sixers qui essaient tant bien que mal de s’accrocher mais qui ne le peuvent tout simplement pas. Le score du troisième est de 37-22, Boston a shooté à 60% et mène désormais 85-79. On a compté, car nous sommes doués en mathématiques, ça fait un 52-25 en l’espace d’un quart-temps et demi. Rien que ça.

Malheureusement pour les fans de Philadelphie, le quatrième ne fera que confirmer la tendance. Les hommes de Brett Brown n’arrivent pas à enrayer l’attaque de Boston, en offrant des lancers puis en se faisant punir par Terry Rozier de loin (92-83). Un nouvel éclat est envoyé sous l’impulsion de Marcus Smart qui intercepte pour une claquette de Jaylen Brown, avant que ce même Smart ne tue le match sur un panier à 3 points OKLM (102-85). Le match est plié, et après un baroud d’honneur des titulaires des Sixers, les bancs sont envoyés pour terminer l’affaire. Victoire de Boston 114-103.

Quelques points à retenir :


On ne s’étonne même plus de voir Boston réaliser ce type de retour, ce qui a un côté légèrement flippant.
Grosses performances de Jaylen Brown et Jayson Tatum : l’un pour sonner la révolte, l’autre pour mener la charge décisive aux côtés de Kyrie.
Embiid a certes mis 15 points, mais il a été très décevant dans ce match. Il n’a pas joué un grand rôle quand ça allait bien, et n’a pas su secouer le cocotier quand ça allait mal.
Ben Simmons a littéralement plané sur la première mi-temps. Bon après ça a été plus chaud, comme pour l’ensemble de l’équipe.
Par rapport à la purge de l’an dernier, ce match à Londres était très plaisant dans l’ensemble.