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Toronto - Golden State : apologie de l’indécence

26 octobre 2017 14:06

Les Warriors se sont encore débrouillés pour se faire une belle frayeur en fin de match, mais Curry et Durant ont marché sur l’eau dans les deux dernières minutes et ont sauvé la baraque, encore. Après avoir accroché les Spurs lundi, les Raptors sont passés une nouvelle fois tout près de l’exploit et cela confirme leur début de saison très encourageant.

Les défenses brillent par leur absence en début de match et Serge Ibaka profite des largesses des Warriors. La marque est assez répartie chez les joueurs de la baie, mais ça ne convient pas à Steve Kerr qui demande à ses troupes de ralentir le tempo et lance Jordan Bell dans la partie. Son tandem défensif avec Draymond Green fonctionne à merveille et cela permet aux Warriors de basculer en tête, 29-26.

La défense des Warriors continue de se montrer en début de deuxième quart-temps mais CJ Miles artille de loin pour garder les Raptors dans le match. Plus généralement, le banc canadien est performant. Mais il y a un problème : Klay Thompson. Le pyromane de la baie inscrit 15 points dans la période dont 4 paniers derrière la ligne et malgré un jeu toujours plaisant, Toronto a du mal à suivre le coup d’accélérateur du n°11 et ses comparses. L’écart est de 8 points à la mi-temps, 61-53.

Les Warriors attaquent fort le troisième quart et prennent 14 points d’avance. Ça commence à ressembler à un avantage intéressant, et c’est exactement ce que les margoulins recherchent : ils vont pouvoir s’adonner à l'une de leurs activités préférées, la vendange. Jean-José Turnover revient en jeu et assume son rôle de franchise player avec sérénité. Les passes de merde pleuvent et les Raptors reviennent, dans le sillage d’un Pascal Siakam intenable (20 points au final). Golden State remet son attaque en place à défaut de défendre, les deux équipes se rendent coup pour coup et le score est de 91-86 pour les locaux.

L’expression “les blagues les plus courtes sont les meilleures” est manifestement restée coincée à la douane de l’aéroport de San Francisco car les Warriors nous font une bis repetita majestueuse dans le quatrième : 11 points d’avance, foirage, égalisation. Ok, on simplifie de manière scandaleuse car les Raptors se démènent comme des malades, notamment DeMar DeRozan tout en sobriété et Jakob Poeltl qui pose ses grosses paluches de manière frénétique sur chaque rebond offensif. Les Warriors passent plus de 3 minutes sans scorer et les visiteurs passent devant sur un gros 3 de Lowry. Leur avance montera même jusqu’à 5 points à deux minutes de la fin. Avant l’indécence.

Ils l’ont fait tellement de fois. On a tout essayé. On a repensé à la décision de KD, à l’arrogance de Draymond Green, au lancer de protège-dent de Curry. Et pourtant, impossible de ne pas frôler l’extase devant ce 10-0 des champions en titre. Ce moment où deux des plus grands tireurs de l’histoire appuient sur l’interrupteur et quittent la planète. Ça commence par un lay-up acrobatique de Steph, avec la planche, en se cassant la gueule. Derrière, stop défensif, Durant remonte la balle, 3 points en première intention, égalité. Le reste n’est que la suite logique des choses : nouveau stop, KD attire l’aide, transmet à Stephen Curry ouvert à 3 points, ficelle. Klay Thompson se joint au festival avec un block déterminant sur la dernière tentative de Lowry, et Curry finit le travail au lancer. Tellement simple. Tellement fort. Tellement inéluctable.

Ce qu'il faut retenir du match :

  • Les Raptors ont offert une résistance magnifique et une victoire aurait été tout sauf imméritée.
  • L’efficacité de Stephen Curry près du cercle compense à la perfection son adresse un peu faible pour l’instant (pour ses standards). Inutile de parler du dégât monumental quand tout sera à l’unisson.
  • Les Warriors retrouvent leur défense par séquences. Attention Zaza, Jordan Bell is coming.
  • Le shoot à mi-distance de DeMar DeRozan est une merveille que l’humanité se doit de préserver. Bon ok c’est pas nouveau.
  • Très grosse performance de Jakob Poeltl : 12 points et 14 rebonds, dont 11 offensifs.