Philadelphie - Washington, un match superbe et des confirmations.

19 octobre 2017 13:41

Ce Philadelphie - Washington avait des allures de Monaco – Nice, avec quasiment plus de supporters pour l’équipe visiteuse que pour l’équipe locale. Comme nous, ils n’attendaient qu’une chose : le premier match des Sixers enfin sortis du Process, menés par Joël Embiid, Ben Simmons, et Markelle Fultz.

Sauf que ça, Otto Porter s'en balance, puissance 1000. L'ailier des Wizards inscrit les 8 premiers points de son équipe, une manière de ramener tout le monde à la réalité du parquet. Côté Sixers, le scoring est assez bien réparti et aucun écart ne se crée pour le moment. C'est au moment où les coachs ouvrent leur banc que les choses se mettent à bouger, en faveur des Wizards (vous avez bien lu). Kelly Oubre et Mike Scott sont incisifs en soutien de John Wall, et comme en face nos amis Fultz et Saric sont un peu en galère, un premier petit écart se crée. Notre français Timothée Luwawu-Cabarrot se distingue également en se faisant tétaniser la tronche sur un dunk de Wall.

Les Sixers renvoient leurs titulaires au charbon en deuxième quart-temps, face aux remplaçants des Wizards. Ceux-ci rendent hommage à leur performance de la saison dernière en se faisant bouger salement, et les Sixers reviennent. Wall et Beal rentrent rapidement pour stopper l'hémorragie mais leurs adversaires sont déchaînés. La défense intérieure des 76ers pose des problèmes à Wall, et un panier à 3 points de Covington les fait même passer devant. Heureusement, Bradley Beal retrouve le talent laissé dans la boîte à gants de sa bagnole jusqu'à présent et rentre enfin des shoots, permettant à son équipe de ne pas se laisser distancer et de rentrer aux vestiaires menée 59-56.

Le malandrin continue à monter dans les tours en troisième quart, mais les Sixers parviennent à hausser leur niveau de jeu pour tenir la cadence. Non, on déconne, ils se lancent dans le célèbre « Faire de la merde sur toutes les possessions challenge ». On a droit à de superbes passes pour la table de marque, des airballs, Amir Johnson qui joue au poste, et un blocage au rebond digne d'un lycéen en pleine réforme de la loi travail. Wall et Beal se gavent avec bonheur et l'écart monte à 10 points pour la première fois. Simmons inscrit deux lancers et le score à la fin de la période est de 90-82 pour les Wizards.

Il est temps pour les Sixers de montrer qu'ils ont de la ressource, et ils le font. Pour de vrai. Covington poursuit son festival à 3 points, Jerryd Bayless sort du bois et sur un tir primé de JJ Redick, les visiteurs repassent devant, 93-92. Tout ça sans Joël Embiid encore une fois limité dans son temps de jeu. Wall revient sur le parquet tout énervé et enclenche le mode All-Star pour contrer les assauts des 76ers, et à partir de ce moment là, le match devient absolument magnifique. Pénétrations, contre, alley-oop… Le meneur de Washington prend totalement le contrôle du match et les gamins d'en face sont dépassés. Ils essaieront bien de recoller une dernière fois dans le sillage d'un 3 points lunaire de Covington (énorme surprise), mais les Wizards verrouillent la défense et deux interventions décisives d'Otto Porter et Bradley Beal plient l'affaire. La meilleure équipe a gagné, si vous permettez cette expression assez osée et originale.

Ce qu'il faut retenir du match :

  • Même si sa production a été correcte, le banc des Wizards a eu d'énormes trous d'air durant lesquels leurs adversaires ont recollé.

  • S'il continue, John Wall va commencer à discuter très très sévère pour le top 3 meneur de la ligue.

  • Fultz a été plutôt bon après un début de match hésitant. Sa vista dans la peinture est un atout de taille. Par contre sa gestuelle au lancer est profondément malaisante.

  • Embiid et Simmons ont été très solides, avec un cumul de 36 points, 23 rebonds et 8 passes décisives.

  • La qualité du match montre qu'avec la baisse de régime attendue de Boston, les Wizards ont un vrai coup à jouer pour la première place de la conférence. Quant aux Sixers, le niveau affiché les pose clairement comme des prétendants aux playoffs. Rendez vous prochainement pour la déconstruction de ces conclusions hâtives.