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Golden State - Boston : là il faut arrêter chers Celtics, on est pas prêt pour autant de plaisir

17 novembre 2017 20:12

Messieurs dames, il est temps de faire notre mea culpa. Lundi, nous annoncions avec une suffisance coupable la fin prévue de la série des Celtics face au Warriors ce jeudi. Nous nous étions trompés, oubliant un point capital : cette équipe envoie beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de rêve en ce début de saison. Même les champions en titre, eux mêmes en pleine confiance, n'ont pu arrêter le train vert. Un train qui défend et qui a un coeur énorme.

On sent une certaine tension sur le début de match, avec des Celtics en mode "c'est bien beau d'enchaîner 13 victoires mais si on se fait dérouiller on passe un peu pour des brêles". Malheureusement, cela a pour effet d'inhiber les pensionnaires du TD Garden qui accumulent les pertes de balle. La défense des champions en titre est déjà bien en place et, sans vraiment forcer, les Warriors prennent 10 points d'avance (28-18) grâce à KD et Nick Young.

L'adresse n'est au rendez-vous pour aucune des deux équipes, en témoigne ce 3/16 indigne proposé par Stephen Curry et Klay Thompson en première mi-temps. Les Warriors s'en remettent à leur banc pour augmenter leur avance et cela fonctionne plutôt bien puisque les Celtics pointent à 17 longueurs à 5 minutes du terme. La densité physique des Iguodala et autres Livingston gêne énormément Boston en attaque, et la stérilité de ceux-ci n'est pas sans rappeler l'impuissance constatée en finale de Conférence l'an dernier face aux Cavs. On va arrêter là parce qu'on se croirait sur Doctissimo.

D'autant plus qu'un autre individu a décidé d'arrêter les frais : Jaylen Brown. L'ailier de Boston fait un passage énorme sur cette fin de quart, avec une agressivité des deux côtés du terrain qui fait rugir le Garden ainsi que votre serviteur devant l'écran. Les Warriors ne mettent plus rien, encaissent un 15-3 et voient les Celtics revenir à 5 petits points, 47-42.

Énorme surprise, puisque ça n'est arrivé que 7542365 fois par le passé, Golden State active le rouleau-compresseur pour démarrer la deuxième mi-temps. Les Celtics sont à nouveau complètement dans les cordes, notamment Kyrie Irving qui ne fait absolument rien, autant être clair. Les Warriors repassent à +17 avec 5 minutes restant à jouer dans le 3e quart, et on se dit qu'on n'aura peut-être pas besoin de notre 12e café de la nuit, finalement.

Sauf que l'on entre de plein pied dans le Jaylen Time. Surmotivé après avoir appris le décès de son ami d'enfance le jour même (on respecte, bien évidemment, mais c'est tellement "américain" comme scénario), l'ailier de Boston s'active dans tous les sens et durcit le ton d'un match qui était en train d'échapper à son équipe. Les Celtics se reconcentrent en défense et font taire les Dubs pendant plus de 4 minutes. L'efficacité offensive est toujours faiblarde mais les Celtics provoquent beaucoup de lancers-francs et grignotent irrémédiablement leur retard, dans le sillage des 11 points de Brown. On passe ainsi de 66-49 pour les visiteurs à 68-68, ah ben c'est cool on a un match.

Le 4e quart est irrespirable, puisque personne ne prend plus de 4 points d'avance. Une véritable guerre de tranchées s'engage, mais ne vous ambiancez pas trop, ça ne shoote pas mieux qu'avant. Dans ce type de contexte, les Celtics disposent d'un atout majeur cette année : Kyrie Irving. Si le meneur est incapable d'inscrire un shoot sur ce match, sa capacité à pénétrer et à provoquer les fautes est toujours incroyable. Dès que les Warriors prennent un peu d'avance, Uncle Drew va chercher des points sur la ligne pour remettre son équipe dans le coup. Et à 88-88, il inscrit les deux lancers cruciaux pour donner l'avantage à son équipe. Durant manque le tir de l'égalisation, Jayson Tatum hérite de la balle et ne tremble pas sur la ligne pour plier le match. Victoire des Celtics 92-88.

Quelques points à retenir :

  • 38 lancers à 19, il ne faut pas être George Eddy pour voir que cela constitue l'un des facteurs majeurs de la victoire des Celtics. On dira rien sur l'arbitrage mais les Warriors étaient un peu "pas contents".
  • Jaylen Brown est le MVP du match avec 22 points, 7 rebonds et une activité de tous les instants absolument monstrueuse.
  • Si vous vous demandez pourquoi Boston a fait venir Irving, regardez le dernier quart-temps.
  • Il faut bien sûr créditer la défense de Boston, mais y a-t-il quelqu'un pour penser que les Warriors shooteront aussi mal une autre fois, et plus encore sur une série de playoffs ? Malgré cela, ils ne perdent que de 4 points. Pas d'enflammade donc.
  • Stephen on t'aime bien mais t'as vraiment été ignoble ce soir.

Les Warriors jouent à Philadelphie samedi. Les Celtics vont à Atlanta dimanche.