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Cleveland - New York : on a vraiment bien fait de claquer un salaire pour le League Pass

14 novembre 2017 13:45

Alors celui-là, dans la catégorie "match dont tout le monde se foutait avant le début de la saison", il se posait là. Rien ne laissait présager un tel engouement pour ce Cavs-Knicks, une telle intensité et une telle dose de trashtalk. Quant au scénario, ce n'est même pas la peine d'en parler. Et au terme d'un match incroyable à bien des égards, ce sont les Cavs qui repartent du Garden avec la victoire, grâce à une éruption en dernier quart-temps à faire pâlir le Vésuve.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, petit rappel obligatoire des faits : suite à la rencontre contre les Mavs, LeBron James a fait parler ses talents de communicant en annonçant que Dennis Smith Jr aurait dû être drafté par les Knicks, en lieu et place de notre Frank Ntilikina national. S'il a par la suite indiqué que la pique était en réalité adressée à Phil Jackson, LBJ s'est tout de même attiré les foudres des aficionados de la grosse pomme, défendant bec et ongles leur frenchy.

C'est donc sous une grosse bronca que le match démarre pour le King, mais cela ne perturbe pas les Cavs pour autant. On peut même aller jusqu'à dire que les joueurs de l'Ohio font un bon début de match, fait rarissime. Kristaps Porzingis prend deux fautes rapides et doit sortir, et c'est Enes Kanter qui assure le scoring pour garder New York au contact. Ce même Kanter s'illustre dans le fait du match avec une échauffourée entre Frank "LeBron who ?" Ntilikina et LBJ. Le public du Garden rugit de plaisir et il règne une atmosphère incroyable dans la salle, après 4 ans à attendre l'arrivée d'une équipe digne de ce nom. Les Cavs sont devant malgré tout, 25-22.

L'enthousiasme retombe malheureusement fortement par la suite et le début du 2e quart est placé sous le signe de l'ennui profond. La maladresse est terrible des deux côtés, mais les Knicks trouvent un supplément d'âme pour repartir de l'avant. L'intensité augmente encore d'un cran et Tim Hardaway mène la charge pour repasser devant avec un 15-0 sanglant. Pire encore, les Cavs semblent complètement perdus sur le terrain, à commencer par LeBron himself. Les Knicks interceptent 7 ballons et se détachent, 47-31. Les Cavs reprennent un peu de terrain avant la pause mais le score est tout de même de 51-38.

La branlée continue dans le 3e malgré un retour des Cavs à 7 points. Les Knicks ont la dalle et reprennent leurs distances, avec 20 points du duo Hardaway/Kanter sur la période. On atteint même la barre des 23 points d'avance avec 2 minutes restantes. Le début du garbage time ? Non, plutôt le moment choisi par les Cavs pour déclencher le dispositif de mise à feu et retrouver une réussite de sociopathe. Ça commence par un petit 11-3 pour clotûrer le quart-temps et revenir à 76-61. Ce n'est que le début du bad trip pour le public du Garden.

Channing Frye et JR Smith, anciens pensionnaires du Madison, se rappellent au bon souvenir des fans avec 3 missiles longue distance. Bien peu quand on compare ça au tortionnaire en chef. Mesdames et Messieurs, vous l'attendiez tous, et le voici devant vos yeux ébahis : Kyle Motherf*cking Korver. Les Knicks font l'erreur ultime de laisser ce bon Kyle ouvert sur son premier shoot du 4e quart, permettant au monsieur de se mettre en rythme. Bon ben voilà, bon courage pour le refroidir maintenant. Les Cavs sont à l'unisson de leur chef d'orchestre de fortune et rentrent absolument TOUT, servis admirablement par LeBron qui attire l'aide dedans pour ressortir sur les shooteurs. C'est ultra basique mais comme ça rentre tout le temps (on vous assure, 52% à 3 points, ça vous donne cette impression), les Knicks vivent un cauchemar éveillé. De l'autre côté du terrain, la défense des Cavs fait le nécessaire pour limiter son adversaire à 42% de réussite, et ça commence à sentir méchamment le moisi pour New York.

Le dénouement confine à la cruauté avec deux lancers cruciaux manqués par Porzingis, sanctionnés immédiatement par un 3 points de Channing Frye. 97-97, les Cavs viennent de remonter 23 points. Le pauvre Ntilikina perd la balle sur la possession suivante et les Cavs sont en position de prendre l'avantage. Dwyane Wade arrache un rebond offensif déterminant et retrouve LeBron James, tête de raquette, un peu décalé sur la gauche, marqué par Porzingis. Walt Frazier, légende vivante de Knicks et commentateur local, a déjà tout compris. "He's gonna shoot the three from there, he likes to shoot the three from this side, right there. He's gonna shoot the three from there Mike !" bien vu Walt. LeBron crucifie les Knicks avec un 3 monstrueux sur la tête de Porzingis. Les locaux sont complètement sonnés et ne reviendront pas. Victoire 104-101 des Cavs.

Quelques points à retenir :

  • 43 points, 9/17 à trois points et 7 rebonds offensifs pris sur 12 tirs manqués : le 4e quart des Cavs est un récital unique issu d’une autre galaxie.
  • N’oublions pas pour autant les lacunes une nouvelle fois incroyables des finalistes pendant les ¾ du match. Tyronn, tu vas pas t’en tirer à chaque fois.
  • Kristaps Porzingis n’a pas eu son rendement habituel (7/21 au tir). Il va devoir apprendre à dominer ce genre de grands rendez-vous pour devenir le monstre attendu.
  • Frank, ON T’AIME BORDEL
  • L’ambiance incroyable du Garden, conférant à ce match un statut vraiment particulier.

Les Cavs vont à Charlotte mercredi, alors que les Knicks accueilleront le Jazz.